En partenariat avec le 11 e Festival du Livre de Pont-St-Esprit et du Gard Rhodanien
Le champ des sciences humaines vit actuellement un profond changement : il tente de sortir des cadres de pensées modernes afin d’entrer dans une réflexion moins binaire ou clivée, plus proche de l’organique. L’anthropologie et la philosophie font sauter les binarités corps/esprit, rationnel/imaginaire et, surtout, nature/culture. Cette dernière opposition s’origine dans une séparation non-fondée de l’humain des autres espèces. Ces manières d’appréhender le monde ne sont pas nouvelles : elles rejoignent les mœurs pré- et péri-modernes de celles et ceux dont le capitalisme ne forme pas le cadre sociétal. Mais comment repenser l’histoire de l’art à l’aune de ces transformations intellectuelles ? L’art n’a-t-il pas, précisément, été pensé comme l’apanage des humains séparés du reste des vivants ? Comme une «culture» bien séparée d’une «nature» ? Les tiraillements entre sauvage et domestiqué semblent plus propices pour approcher un nouveau courant d’œuvres contemporaines. Certain.e.s artistes placent en effet les végétaux, insectes ou animaux libres au centre de leur pratique. La «féralité» – ce processus qui décrit le retour à la vie sauvage d’un animal domestiqué – ne pourrait-elle pas être étendue à nos quotidiens afin de sortir de l’immobilisme dans lequel plonge souvent le dérèglement climatique et la sixième extinction de masse ?
Conférencière : Charlotte COSSON
Historienne de l’art et commissaire d’exposition indépendante, elle enseigne à Science-Po Aix.
Autrice de « Férale, réensauvager l’art pour mieux cultiver la terre » – Actes Sud
– Début des inscriptions : 13 Novembre 2023
– Renseignements : 06 45 99 73 97
– Prix adhérents : 3€ – Prix non-adhérents : 6€